A propos de la transcription du texte

 

 

 

 

1 -  Typographie

 

            1.1 – Transcription de la typographie

           

            J’ai voulu avant tout respecter la présentation générale du texte, avec cette marge importante dans laquelle Valentin Haas écrit les dates, mais qui lui permet aussi de rajouter de temps en temps un petit texte, quand il a oublié de mentionner tel ou tel événement important, ou quand il souhaite, à la relecture, quelquefois des années plus tard, faire un commentaire sur un événement ou sur une personne.

            J’ai aussi essayé de reproduire certaines caractéristiques de l’écriture, tels les chiffres des années nouvelles écrits en gros caractères ou les notes de marge en petits caractères. J’ai enfin souhaité mettre en valeur (en utilisant les caractères gras) certains (très rares) caractères calligraphiés (les majuscules H et F dont je parlerai plus bas, quelques chiffres romains).

            Mais un texte dactylographié ne saurait bien sûr faire ressentir ce qu’offre le manuscrit, ces mots jetés à la hâte sur le papier, pour garder une trace de ces journées si pleines d’homme actif, au travail exigeant, et exceptionnellement quelques lignes, quelques lettres, calligraphiées avec soin, pour marquer une naissance, la nouvelle année (ou un nouvel exercice de la société « Les Forges du Bas Rhin » !).

 

 

            1.2 – Codes typographiques pour transcrire les incertitudes concernant le texte

 

- Mot entre crochets : il s’agit d’un mot à l’extrémité de la ligne, partiellement ou totalement illisible, et que je transcris soit dans sa totalité, donc en formulant une hypothèse (ex : [rentré ?] ) soit dont je ne transcris que ce je peux lire, donc sans formulation d’hypothèse (ex. : [re?]).

- Blanc entre crochets : [  ] = mot supposé non visible en bout de ligne, pas d’hypothèse formulée.

- Mot suivi de ( ?) = le déchiffrement du  mot précédent le ( ?) est incertain, mais est proposé comme hypothèse (les noms propres ne sont jamais suivis de ( ?), ils seraient beaucoup trop nombreux dans cette catégorie. Ils sont par définition incertains, pour un très grand nombreux d’entre eux)

- ? = mot que je n’ai pas été capable de déchiffrer, donc sans hypothèse de lecture. Il n’existe que deux points d’interrogation d’origine dans le manuscrit. Pour les différencier de tous les autres, qui sont les points d’interrogation de ma transcription, j’ai transcrit en caractères gras ? ces deux points d’interrogation écrits par Valentin Haas lui-même.

 

 

 

2 – Transcription des majuscules

 

2.1 – Majuscules dans les noms propres

 

Dans le texte de Valentin Haas, l’usage des majuscules est systématique en ce qui concerne les noms propres, sauf dans cas suivants :

- Amérique et Bavière étaient écrits sans majuscule.

- Les noms propres commençant par les lettres h (Haas !) et f (Frédéric) n’étaient pas en majuscules. Je me suis même demandé si ce que je croyais être une lettre minuscule n’était pas en fait une graphie majuscule en usage à cette époque ou dans cette région. Mais à la toute fin du texte (à partir de 1822), apparaissent, assez rarement mais incontestablement, des graphies majuscules très classiques de ces deux lettres, qui coexistent avec la graphie minuscule. J’ai marqué ces majuscules exceptionnelles dans le manuscrit par des caractères gras : F et H (sauf oublis de ma part, car l’idée de le faire ne m’est venu qu’en rédigeant cette notice, donc après la relecture du texte pour correction).

Quoiqu’il en soit, dans tous ces cas, j’ai systématiquement rétabli les majuscules pour les noms propres.

 

 

2.2 – Majuscules dans les noms communs

 

Valentin Haas met très fréquemment une majuscule aux noms communs, beaucoup plus fréquemment qu’il n’était d’usage autrefois. Peut-être cette pratique est-elle due à l’influence de l’allemand.

- Certains noms ont toujours une majuscule, les titres en particulier (MM. les Gérants, le Maître Mineur, Capitaine d’Artillerie, etc.) ce qui correspond à l’usage de l’époque, qui d’ailleurs perdure plus ou moins.

- Certains en ont pratiquement toujours (Procès verbal, Actionnaires, Exercice, Martinet, etc.).

- Beaucoup de noms communs sont parfois écrit avec une majuscule, parfois sans (Rapport ou rapport, Affectations ou affectations, Nottes ou nottes, Ateliers ou ateliers etc.).

- La plupart n’en ont presque jamais (une tournée, un puit, des ordres & instructions, une visite, etc.).

            Il m’a semblé que la seule manière de refléter  cette pratique variable était tout simplement de respecter le choix de Valentin Haas et donc de mettre des majuscules là où il en avait lui-même mis (sauf oublis de ma part !). Le problème se posait pour les mots commençant par les lettres f ou h, pour lesquelles la majuscule n’est même pas marquée dans les noms propres. On peut supposer que si Valentin Haas écrit Martinet avec une majuscule, forge en appelle également une. Mais que faire alors de forêt, de  haut fourneau, etc. ? Dans le doute, j’ai laissé partout la minuscule dans les noms communs commençant par les lettres f ou h.

           

 

 

3 – Transcription des noms propres

 

J’ai gardé l’orthographe utilisée par Valentin Haas dans la mesure où elle perdure dans l’ensemble du texte, en particulier les terminaisons en weiler  au lieu de willer ou les formes germaniques des noms plutôt que leur forme francisée (Mülhausen au lieu de Mulhouse, etc.) .

Par contre, si un nom propre est écrit de plusieurs manières différentes, j’ai choisi :

- l’orthographe actuelle dans le cas des noms de lieux connus (Sélestat par exemple)

- l’orthographe qui apparaissait le plus fréquemment dans le texte pour les noms peu connus (Roehrenthal plutôt que Röhrenthal, mais Kühberg plutôt que Kuehberg)

           

En ce qui concerne les noms de personnes, j’ai parfois corrigé certaines différences dans l’orthographe quand j’étais absolument certaine qu’il s’agissait de la même personne (ex : j’ai corrigé Vallée, Inspecteur des forêts à Bitche qui apparaît une seule fois dans le manuscrit en transcrivant Vallet, même fonction, même lieu, qui apparaît à trois autres reprises avec cette terminaison en et). J’ai également choisi de privilégier une seule orthographe pour les noms qui écrits tantôt d’une manière tantôt d’une autre.

            Par contre, je n’ai pas fait cette assimilation quand je n’étais pas sûre de l’identité des gens : madame Böhm qui rend visite à Valentin Haas le 13 août 1822 est-elle la femme de M. Boehm avec lequel il dîne deux fois à Strasbourg ? Dans le doute, j’ai laissé les deux orthographes.

 

 

 

4 – La transcription de l’orthographe

 

            La transcription de l’orthographe m’a posé des cas de conscience, car je me suis trouvée partagée entre la volonté de fidélité au texte mais la nécessité d’une certaine cohérence, la décision de corriger les erreurs d’étourderie mais de conserver des formes orthographes différentes de la forme actuelle :

 - diner sans accent circonflexe, régistre et tous les mots de la même famille avec un accent aigu, nottes avec deux t sont constants, je les ai conservés tels quels ainsi que d’autres que vous repérerez en cours de lecture ;

- par contre j’ai corrigé un certain nombre de mots, surtout dans ceux qui étaient trop rares pour que je puisse déterminer ce qui relevait de l’usage et ce qui relevait d’une écriture un peu hâtive ; ainsi l’accent circonflexe des nôces de Sophie a été supprimé (il ne manquait pourtant pas de charme… dilemme, devrais-je le remettre ?) et d’autres accents intempestifs ont subi le même sort –  par contre certains ont été rajoutés ! Le résultat est je le crains un peu bâtard. Si vous repérez des incohérences qui vous choquent, dites-le moi !

 

 

 

5 -  La transcription de la conjugaison

 

            5.1 – L’évolution de la conjugaison

           

Dans toute la première partie de son texte, jusqu’à ses souvenirs de l’année 1807, Valentin Haas utilise les terminaisons en ois, oit, oient pour l’imparfait. A partir de ses souvenirs de 1806 et surtout à partir de ceux de 1807 (qui bien sûr  ont été écrits postérieurement) apparaissent les formes en ais, ait et aient.

J’ai voulu garder la trace de ce passage progressif d’une forme de conjugaison à une autre, car j’ai trouvé intéressant de marquer ainsi qu’à cet égard, il s’agissait pour Valentin Haas d’une époque charnière. (Sans doute était-il légèrement en retard sur l’usage courant de l’époque car je crois  qu’au début du 19ème, la première graphie était déjà considérée comme archaïque, mais je ne suis pas une spécialiste de l’histoire de la langue).

 

 

            5.2 – Les fautes de conjugaison

 

J’ai voulu traiter différemment ce qui relevait de la faute d’étourderie et ce qui relevait d’un usage systématique.

- Les fautes sont très rares : deux ou trois fois dans les 363 pages du texte, Valentin Haas écrit un participe passé en é au lieu d’un infinitif en er ; j’ai corrigé ces erreurs d’inattention.

- Par contre il n’applique jamais une règle en usage aujourd’hui, celle de l’accord du participe passé quand le complément d’objet direct précède le verbe. J’ignore s’il s’agit d’un usage de l’époque ou si cela lui est propre. Mais comme cette pratique est constante dans le texte, je l’ai maintenue dans ma transcription.

A une ou deux reprises, un subjonctif aurait été attendu plutôt qu’un indicatif. J’ai maintenu l’indicatif.

 

 

            En résumé, j’ai voulu, autant que possible, être fidèle au texte d’origine, sans pour autant s’y soumettre absolument. Je suis bien consciente que certains choix sont arbitraires, donc discutables et susceptibles d’être revus.

 

 

 

Hélène Fillet

 

2 décembre 2004



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